|
Nicolas DELIAU
Nous perdons progressivement notre attention, ce qui a des conséquences sur ce que l’on est
en mesure de visualiser au niveau de notre corps comme une ligne de flottaison.
Une ligne qui est capable de monter sans que l’on puisse se poser afin qu’elle baisse.
Elle peut avoir tendance à nous déborder, nous faire sombrer.
Sur l’«Homo Distractus» des universitaires s’emploient à discourir d’en haut depuis des années ;
des conférences d’amiraux décrivant de lointaines tempêtes qui leur ont été rapportées.
Il existe à présent, avec cette proposition mise en scène, le parcours d’un ancien « chaviré »
qui témoigne. Cette fois, un marin plonge au coeur de sa rédemption.
Ma voix raconte, en rehaussant ses mots de quelques gestes, d’un rien de technique et
d’accessoires. Une parole qui prend appui sur l’ironie et la dérision afin d’alléger son dire.
Les lignes de flottaison retracent un parcours qui a pris plus de deux ans à aboutir. Des mois
d’investigation solitaire suivis d’autres mois de recherches guidées.
Un itinéraire d’écriture jalonné pas à pas de rencontres qui nourrissent un propos essentiel.
Un récit prend alors forme sans savoir au départ laquelle adopter. La genèse d’une narration
qui s’émancipe, grandit, se déploie, prend corps et s’approprie le plateau.
|
|
|
|